•    « Welcome to Cork City ». Mercredi 17 septembre 2008 aux alentours de 15 heures 30.

      Cette journée est et restera un jour inoubliable pour moi. Cela peut paraître anodin pour beaucoup mais ce jour marque le début de mon expatriation dans le fief de la reine Guinness. Ce blog prend enfin du sens. Enfin diront certains, enfin je me dis.

      Ce qui est assez marrant, c'est que le matin tu prends ton petit-déjeuner comme tous les autres matins de ta vie (je vous l'accorde, il était un peu plus tôt que les autres matins, je ne suis pas maso et je me lève tès rarement à 5 heures pour prendre mon petit-dej'), et deux décollages, deux atterrissages plus tard tu te retrouves dans un pays que tu ne connais pas, où les gens parlent une langue que tu peines à comprendre, mais malgré tout tu es plus heureux que jamais. Tu sens que t'as franchi un cap, qu'il est trop tard pour faire marche-arrière, que tu vis enfin tes rêves. Tu te sens réellement bien.

      C'est à 9 heures 45 - heure locale, soit 10 heures 45 en France - que la terre irlandaise s'est offerte pour la première fois à moi. Bonjour Dublin et son tarmac, quelques heures à attendre avant de prendre mon second avion. Le centre-ville est trop loin, pas moyen d'aller y faire un tour. Dommage, ce sera pour une prochaine fois. Dans l'aéroport il y a un McDo - restaurant le moins cher, je décide d'y aller -, dans le McDo il y a une télé et dans la télé, preuve que je suis bien en Irlande, il y a un tournoi de billard. Petit sourire, c'est pas comme ça qu'ils vont me surprendre. Quoi que, MacCullock gagne la première manche face à O'Brian. Vient alors le moment de la casse et là, oh surprise, les billes ne sont pas disposées en triangle comme je l'avais toujours vu auparavant mais en losange. Triangle, losange, peu importe, ils sont toujours aussi talentueux. Un petit tour dans la plus grosse boutique de l'aéroport - la boutique Guinness bien sûr où tous les produits sont estampillés de la marque, du préservatif à l'aspirateur (oui, oui, on peut être alcoolique et l'assumer même lorsque l'on fait le ménage) - puis devant les hommes d'affaire qui se font cirer les pompes bien installés sur des sièges en bois surélevés afin que personne ne puisse les louper. En même temps, ils sont surtout là pour ça. J'ai bien observé leur manège, certains viennent alors qu'ils ont du cirer leurs chaussures le matin même et depuis ils n'ont emprunté que le taxi et l'avion. Alors, du haut de leur trône, ils lisent les journaux économiques, ils téléphonent en parlant très fort, ils surfent sur le web via leur iPhone. S'assurant à tout moment que les curieux - dont je fais parti - se délectent du spectacle.

      Trois heures s'écoulent. Me voilà 30 000 pieds au dessus du sol irlandais. Le ciel est dégagé. En France, la Terre ressemblait à un patchwork géant et multicolore. Ici seules les nuances de vert dessinnent une mosaïque. Tout est beau. Entre deux turbulences, on longe la côte. Elle est parsemée de petites îles. L'érosion a fait son travail, des falaises impressionantes vues du ciel se donnent en spectacle. Tout est magnifique. Le vol est court, on s'apprête déjà à se poser. Les gens applaudissent, notre commandant de bord vient de réussir un atterrissage musclé. Bonjour Cork et son tarmac.

      Voici ma ville d'adoption. J'y suis. Je m'y faufile en bus. Un bus me dépose en plein centre-ville. Première mission : trouver un plan de Cork. Je suis la foule. Les lycéens - peut-être les étudiants aussi, certains ont l'air d'avoir mon âge - se baladent dans l'artère commerçante vêtus de leurs uniformes. Une boutique se présente devant moi. Ma première mission change et devient alors : obtenir une carte SIM. Le vendeur me parle, je ne sais pas s'il est de la région mais son accent est bien plus compréhensible que ce à quoi je m'attendais. Vient le moment de payer. Ma carte bleue fait des siennes. Dan, le vendeur, m'indique un distributeur.Ça ne marche pas non plus. Un, deux, trois, enfin le distributeur de la Bank of Ireland se décide à me donner de l'argent. Je retourne voir Dan. Quelques difficultés pour m'exprimer plus tard, après l'avoir questionné sur plein de choses : où trouver un plan, comment marche le service , où se trouve le Social Welfare Office et s'il connait des endroits où ils recrutent, je me décide à le laisser travailler et à reprendre mon escapade dans la ville. Au moment de franchir le seuil de la boutique Dan me glisse un petit : « Welcome to Cork City and good luck boy ». Merci Dan, à peine trente minutes dans les rues de Cork et j'ai déjà la preuve que les Irlandais sont très accueillants. Je m'achète donc un plan - merci à la vendeuse qui a volé à mon secour et s'est déplacée jusqu'au présentoir où étaient disposés les plans -puis je me dirige vers mon pied-à-terre. Sur la route, je tombe nez-à-nez avec une usine de bière, la Beamish, il n'y a pas de doute je suis vraiment en Irlande.

      Matthieu n'est pas là pour m'accueillir. C'est Mathilde, sa copine qui s'en charge. Je découvre qu'ils sont cinq Français à partager la maison. L'ambiance est posée. Ils me filent plein de conseils. Je sens que je vais vraiment me plaire dans cette ville.

      Deuxième jour. Je peaufine mon CV sur les conseils de tout le monde. Je les imprime et me voilà parti pour ma première tournée des pubs - non alcoolisée, distribution oblige -, j'en profite pour arpenter les rues de la ville. Il y a de très beaux coins. La population a l'air assez jeune. Beaucoup d'étrangers, une seule fois le français résonne à mon oreille. Clic-clac. Premières photos. Ce n'est qu'un début, chaque quartier est différent de son voisin. Un étudiant m'accoste dans la rue, il travaille pour une banque à quelques mètres de là. Je lui explique que je viens juste d'arriver. On discute de longues minutes puis on échange nos numéros, je me sens comme à la maison même si mon anglais est encore très hésitant et bourré de fautes de grammaire. La vie est belle à Cork et ça ne fait que commencer.


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  •   Ouf de soulagement. J'ai survécu à ma deuxième apocalypse. Personne a subitement disparu de la surface de la Terre. La fin du monde n'était donc pas pour hier comme l'avait programmée certains spécialistes. Toujours est-il que l'annonce de cet événement a fait grand bruit aux quatre coins du globe. Pourtant le silence de Paco Rabane, le plus grand de tous les spécialistes, était bien la preuve que tout ce remue-ménage n'était que pur fantasme, pure supercherie. Il n'y avait vraiment pas de quoi s'inquiéter.

      Hier à 10 heures 28, c'est près de Genève que l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) a mis en service son accélérateur de particules géant. Nom de code : LHC, Large Hadron Collider (comprenez Grand collisionneur d'hadrons). Composé d'un anneau de 27 kilomètres, cet outil de travail devrait permettre aux chercheurs de recréer les conditions du Big Bang ainsi que d'étudier le bozon de Higgs, particule instable jusqu'alors jamais observée.

      Mais pourquoi la fin du monde s'est-elle invitée à ce festin ? Cette avancée technologique a le pouvoir de faire apparaître de minuscules trous noirs. Dans l'imaginaire des gens, un trou noir est un monstre glouton qui avale tout sur son passage : ce n'est donc pas une vulgaire petite planète toute de bleu vêtue qui le couper dans leur élan. Pour autant cette croyance n'est pas éloignée de la réalité, c'est pourquoi les scientifiques du Cern ont tenu à rassurer les populations, les trous noirs créés par le LHC sont si minuscules qu'ils devront se contenter de particules infiniment petites pour satisfaire leur appétit vorace. Pas de quoi en faire tout un plat.

      Toutefois, l'inquiétude s'est emparée de l'Élysée et des téléspectateurs de TF1. Hier, 20 heures, le journal télévisé. Trente minutes d'informations, zéro trace de Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, 13 heures, le journal télévisé. Rebelote. Infiniment petit ont-ils dit ?


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  •   Depuis samedi dernier, Perpignan accueille une foule de curieux et d'amoureux de la photographie. Événement trop peu médiatisé, mais néanmoins incontournable pour qui s'intéresse de près ou de loin à l'art du cliché, le festival Visa pour l'image fête cette année son vingtième anniversaire.

      Dans les rues de la cité pyrénéenne, les visiteurs sont libres de flâner comme bon leur semble entre les nombreuses expositions. Cette année encore, une trentaine de photojournalistes proposent leur travail aux curieux. Projections, expositions, rencontres, rien n'est laissé au hasard. Un seul mot d'ordre : le voyage. De fil en aiguille, les visiteurs sont amenés à sillonner le monde, à partir à la découverte des peuples locaux.

      Malheureusement je n'ai encore jamais eu la chance de pouvoir y participer. C'est donc sans connaissance de cause que je ne saurais que trop vous recommander d'aller y faire un tour. Vous avez jusqu'au 14 septembre pour cela. Et si vous voulez en savoir plus, vous pouvez toujours aller voir le site officiel : www.visapourlimage.com.


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  •   Comme chaque année, septembre rime avec rentrée des classes pour bon nombre d'enfants et d'enseignants. Hier et aujourd'hui, tout ce petit monde a donc repris le chemin de l'école. De la maternelle au lycée, personne n'y a échappé. Seules les universités, comme à leur habitude, font bande à part et laissent aux étudiants quelques semaines de repos supplémentaires.

      Et cette année, c'est le branle-bas de combat... Xavier (Darcos) n'a pas chômé. Pour sa deuxième rentrée dans son habit de ministre de l'éducation, il a tout mis sans dessus dessous.

      Tout d'abord, que les primaires se rassurent, ils ne louperont pas la grande finale de Secret Story, vendredi soir. Xavier supprime le travail le samedi matin. Mais il ne s'arrête pas là. Un claquement de doigts plus tard, voilà que ces mêmes primaires seront libres deux heures de plus par semaine Après tout le niveau de nos écoliers est si bon - rappelons que nous avons tout de même obtenu la quinzième place parmi les pays européens lors d'une étude sur la compréhension de texte chez les enfants de dix ans en 2007 - que Xavier était obligé de les récompenser, et encore il s'est limité au minimum syndical. On passe donc de 26 à 24 heures de cours hebdomadaires. Enfin, 24 pour les bons élèves, les derniers de la classe se verront dispenser deux heures de soutien chaque semaine.
      Avis à tous les parents ! Vous hébergez sous votre toit un élève qui ne connait pas de difficultés scolaires, Xavier vous annonce que votre pouvoir d'achat va encore diminuer. Pourquoi ? Parce que celui de votre nounou va augmenter. Et si vous veniez à râler, Xavier ne manquera pas de vous rappeler une phrase désormais célèbre : « Travaillez plus pour gagner plus ». Soyez satisfaits de cette réponse, il aurait tout aussi bien pu vous lâcher un « Débrouillez-vous ! » comme il l'a fait aux élus locaux qui l'interrogeaient quant-à l'organisation du report des deux heures du samedi. Non Xavier n'a pas réponse à tout.

      Xavier a aussi décidé d'une refonte du programme des primaires (encore une me direz-vous), désormais l'accent sera mis sur le français et les mathématiques. Pas bête le Xavier, il le sait bien, aucun classement sur les connaissances historiques de nos enfants n'existe donc on oublie l'histoire et on se concentre sur le championnat d'Europe. Culture de la gagne oblige, je vous le dis, l'an prochain on sera quatorzième.

      Puis, une fois que nos chers bambins maîtriseront à la perfection la langue de Molière, Xavier a décidé qu'ils deviendraient bilingues, que la langue de Shakespeare n'aurait plus aucun secret pour eux. Il a d'ores et déjà programmé des stages linguistiques gratuits pour les lycéens durant les vacances de février et d'été. Pourtant à en croire un sondage du Figaro, Xavier a été mal renseigné, les Français speak déjà bien l'english. 10548 votes, 57,88% de bilingues. Pas représentatifs les lecteurs du Figaro ? Enfin Monsieur Darcos.

      Mais la décision de notre cher ministre qui fait le plus jaser dans les chaumières, c'est le nouveau dégraissage du mammouth (désolé je n'ai pas pu m'en empêcher). 11 200 suppressions de postes dans le secondaire. Et si les élèves ont toujours le même nombre d'heures de cours, c'est que les profs sont amenés à faire des heures supplémentaires. « Travailler pl... ». Pourtant ces derniers ne l'entendent pas tous de cette oreille, ils prévoient déjà de se mobiliser le 11 septembre prochain. Puis le 19 octobre. Puis ... Qu'ils en profitent, pour 13 200 d'entre eux, cette année sera la dernière où ils pourront encore prendre part aux cortèges des professeurs. Au moins ils ne pourront pas dire qu'ils sont pris au dépourvu. Merci Xavier.

      Merci d'être aussi prévenant. Merci de vouloir une école « nouvelle génération » pour nos gueules d'ange. Merci de voir si loin. Trop loin peut-être. Xavier s'en sortira-t-il face au tsunami qui menace de s'abattre sur lui ? Les paris sont lancés. En attendant je file hors des frontières avant que ça ne devienne trop brûlant.

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  • Passage obligatoire pour garder une trace de mon passage au Berry Républicain, un à un j'ai découpé l'ensemble de mon oeuvre... une trentaine de pages au total, combien de lecteurs?

    Une anecdote restera gravée dans toutes les mémoires (surtout dans celle de Fabien, mon acolyte stagiaire), je suis l'auteur d'un exploit journalistique assez rare : un de mes articles a été publié deux fois dans le même journal, et ce, à une semaine d'intervalle.


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