•   - Hi, a bottle of whisky, please...
      - 30 euros, please
      - No, just one
      - Yes, 30 euros, please...

      Acheter du whisky au pays de l'Irish Coffee est une chose plus que courante - d'autant plus à Cork, la Jameson factory se trouve à dix kilomètres tout au plus du centre-ville -, dépenser une fortune pour mettre la main sur le précieux liquide est tout aussi courant... Contre toute attente l'alcool est ici hors de prix. Alcool cher ne veut pas pour autant dire absence d'alcooliques, bien au contraire.

      En effet, en pianotant quelques minutes sur internet, on peut lire un peu partout que les Irlandais jouissent d'un pouvoir d'achat supérieur à celui des Français. D'accord mais il faut tout de même apporter une petite nuance à cette affirmation : elle est vraie pour les non fumeurs, non buveurs. Avec le paquet de cigarettes à 7,50 euros, et la moindre bouteille d'alcool fort à 25 euros, mieux vaut avoir un salaire de cadre pour oser succomber à la tentation.

      Pourtant, vous pouvez toujours aller dans les pubs, jamais vous n'entendrez une mouche voler. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, matin, midi, soir, soleil, nuage, pluie, pas de répis pour les buveurs. Une pinte, puis deux, puis trois, ... La bière coule à flot, les alcools forts aussi. Les barmans accumulent les aller-retours pour ramasser les verres vides, récoltant à chacune de leur expédition une bonne dizaine de verres. A peine le temps de servir une poignée de buveurs que les voilà déjà repartis pour un tour.

      Alcool un jour, alcool toujours, telle devrait être la devise de l'Irlande.


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  •   L'irlande. Ses étendues de verdure. Ses moutons. Sa bière. Sa pluie (elle est enfin arrivée)... et sa musique.

      Comment passer outre ? L'Irlande est un paradis musical pour qui aime un tant soit peu le rock, la pop ou le folk. Dans la rue, dans les pubs, dans les taxis, dans les magasins, elle est partout. The Eels, U2, The pogues, Damien Rice, The Coors, The Cranberries, autant de groupes qui ont vus le jour au pays du trèfle. Partout flotte un air de musique traditionnelle, cette musique qui vous donne envie de vous lever pour danser. Cette musique fait la fierté des Irlandais, bien conscients que personne ne leur arrive à la cheville.

      Cork, capitale européenne de la culture en 2005, attire de nombreux groupes venus tentés l'expérience au pays du rock. Les Irlandais ne sont pas frileux et offrent leur chance à qui veut. Ainsi dans les pubs, les groupes s'enchaînent, les styles musicaux aussi. L'occasion rêvée de découvrir des petites perles musicales. Rien que pour ça, merci l'Irlande.


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  •   Journée nuageuse mais non pluvieuse. On se rapproche du but. Courage.

      Vendredi soir. J'ai rendez-vous avec Kathryn dans un pub. Une pinte à la main, nous reprenons notre discussion là où nous l'avions interrompue deux jours auparavant. Les questions fusent. Le style de vie irlandais m'intéresse. Le style de vie français l'intéresse. Soudain, elle me pose une question qui sort du lot : qu'est ce que je pense du look des Irlandaises ? 

      Je regarde autour de moi. Je la regarde. Kathryn porte un jean, des Converses, un débardeur noir et un collier en bois. Comme en France. Je regarde à nouveau autour de moi. La grande majorité des filles portent des talons aiguilles de dix centimètres, une mini mini jupe à ras la... et sont sur-maquillées. Un autre monde. Quel âge ont-elles ? J'ai des doutes quant à la majorité de certaines.

      Je regarde Kathyn et lui dit avec mon air le plus sérieux : il y a une énorme différence entre la France et l'Irlande. Elle ne s'attendait probablement pas à cette réponse à en croire sa mine déconfite. Elle veut plus de détails. Provocation malsaine ou pure vulgarité ? Je n'en ai aucune idée. Toujours est-il qu'en France, une fille qui s'habillerait à la mode irlandaise se ferait traîter de salope à peine aurait-elle mis un pied dans la rue.

      J'ai du mal à comprendre. Kathryn m'explique son étonnement. En Irlande, les filles vouent une grande admiration à la mode parisienne. La France est un exemple pour elles. Les magazines sont remplies de photos de défilés. En Irlande il fait bon avoir la French touch sur le plan vestimentaire. Pourtant je lui reconfirme que les filles sont à mille lieux de posséder une quelconque élégance Made in France. Elle qui n'a jamais foulé le sol français tombe des nues. Elle avait vraiment l'air de croire que l'accoutrement irlandais avait un parfum de fromage et de vin. Mal lui en a pris. Je suis presque désolé de lui apprendre ce qui s'apparente pour elle à une bien triste nouvelle.

      Néanmoins je ne veux pas en rester là. Je cherche à savoir pourquoi la majorité des Irlandaises de 20/25/30 ans s'affichent ainsi ? Cette pratique, typiquement anglo-saxonne, est d'autant plus bizarre qu'elle ne prend forme qu'à partir de vingt heures environs. Le reste de la journée, pas de déguisement pour ces demoiselles.

      Kathryn émet une hypothèse que j'arrive à concevoir sans trop de difficultés : en Irlande, les filles portent un uniforme pour aller en cours jusqu'à la fin du lycée. Ce règlement relativement strict entraîne chez les plus fragiles d'entre elles une forme de rebellion qui se caractérise notamment par cet accoutrement quelque peu choquant pour le Français que je suis. Il doit y avoir de ça en effet. Un simple uniforme peut faire des ravages. À tous les mecs qui fantasment là dessus - et Dieu sait qu'ils sont nombreux - je leur conseille de penser aux effets secondaires, ça fait réfléchir. Pour ce qui est de ma collègue de pinte, je crois qu'elle ne s'était jamais vraiment arrêtée sur cette question. La réponse lui paraissait si logique.

      Malgré la déception lisible sur son visage, elle me regarde avec un grand sourire et me dit dans un Français plus qu'hésitant : je suis plus Française avec mon pantalon alors. Voilà quelqu'un qui comprend vite.


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  •   Encore une journée ensoleillée, elle est pas belle la vie ?

      Depuis quelques jours, ayant déjà accompli les différentes démarches administratives qui m'incombaient pour pouvoir travailler ici, je profite de chacune de mes journées pour aller me promener aux quatre coins de la ville et pour prendre des photos. Jamais sans mon appareil photo je marche. Jamais sans mon appareil photo je risque ma vie à chaque coin de rue.

      Les Irlandais sont des fous du volant. Ils roulent à gauche, c'est un fait. Pour le petit Français que je suis ce n'est déjà pas évident de s'y habituer, mais alors ce qui n'est pas stipulé dans le code de la route irlandais, c'est qu'ils roulent comme des pieds. Peut-être profitent-ils du fait que les piétons, à l'inverse de la France, ne jouissent d'aucun droit. Certaines rues sont dépourvues de trottoirs, la plupart ne disposent d'aucun passage piéton. Que du bonheur !

      Je vais tout de même nuancer mes propos en soulignant les efforts visibles dans le centre-ville. Il y a même de quoi être jaloux. Les passages cloutés disposent d'un système sonore : des bips espacés lorsqu'il est dangeureux de traverser la chaussée et un enchaînement de bips très rapide lorsque le petit bonhomme passe au vert. Par ailleurs, un compte à rebours s'affiche automatiquement lorsque le signal est vert pour indiquer au piéton le temps qu'ils leur restent pour tenter une traversée.

      Quelle chance ! Je suis toujours vivant, pourtant, aujourd'hui, je me suis aventuré en territoire inconnu, bien loin de la civilisation. Dans cette contrée lointaine, non loin de l'ancienne prison, les gens ne doivent pas encore avoir eu vent de la nouvelle technologie qui s'est emparée du centre-ville. Une heure sans voir le moindre passage pour piétons, une heures à marcher sur une poutre - un trottoir, i'm sorry - de vingt centimètres de large. Heureusement l'expédition valait cette prise de risque.

      Et dire que je compte m'acheter un vélo... un vent de folie se serait-il emparé de moi ?
     


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  • Voici la Saint Finesbarre's Cathedral de Cork avec son petit ange qui joue de la flute;

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